Payer avec son mobile

Le smartphone équipe désormais la majeure partie de la population. Et son taux d’adoption continue toujours de progresser. Cela explique sans doute le fort intérêt des éditeurs pour les solutions de paiement mobile ces dernières années. Ainsi, on peut s’y perdre facilement parmi toutes ces typologies de paiement. Afin d’y voir plus clair, je vous propose un rapide état des lieux.

Plusieurs possibilités permettent aujourd’hui de payer avec son mobile :

  • le paiement mobile à partir d’un site web : paiement sur un site web ou depuis une application dédiée ;
  • le paiement mobile au sein d’une application mobile : jeu, etc. ;
  • le paiement de mobile à mobile ;
  • le paiement de proximité avec son mobile.

Paiement mobile à partir d’un site web

La démocratisation des smartphones et les vitesses de débit toujours plus performantes ont contribué au succès du paiement avec son mobile. Les équipes marketing ont fait le même constat et ont demandé la prise en compte de la petite taille des écrans de smartphone ; soit via un site dédié, soit via un site s’adaptant automatiquement à la taille de l’écran (responsive web design).

Des applications mobiles ont également fait leur apparition. Elles ont l’avantage de s’installer sur le téléphone, d’être en raccourci, et d’avoir une ergonomie encore meilleure. Elles permettent également la sauvegarde de données préférentielles plus simplement et une consultation sans connexion à Internet.

Qu’il s’agisse de sites dédiés, adaptatifs ou des applications mobiles, ils permettent également la sauvegarde de certaines données bancaires, à l’exclusion du cryptogramme visuel puisque interdit par les réseaux bancaires (et de fait par PCI-DSS) ; même si certains marchands font fi de ces interdictions, ce qui n’est pas sans poser de graves problèmes sécuritaires.

Note : ce n’est pas parce que vous pouvez payer sur un site sans avoir besoin de ressaisir le cryptogramme visuel que celui-ci est obligatoirement stocké. Les accepteurs peuvent en effet utiliser la fonction de paiement récurrent prévu par la norme EMV.

Quelques exemples :

  • Auchan Drive (site web adaptable, application) ;
  • SNCF (site web dédié, application) ;
  • Dell (site web dédié).

Paiement au sein d’une application mobile

Il s’agit d’achats d’objets au sein d’une application. Par exemple, l’utilisateur est en train de jouer à Pokémon Go et souhaiterait davantage de Pokéballs. S’il ne possède pas assez de PokéPièces pour les acheter, il peut utiliser de l’argent réel. C’est le in-app purchase.

Cette stratégie permet à l’utilisateur de tester le jeu gratuitement, et s’il souhaite aller plus loin ou vite dans l’aventure, il en aura la possibilité en mettant la main à son portefeuille.

Le système d’exploitation (Android, iOS…) fournit une API (Application Programming Interface) aux programmeurs permettant le paiement au sein de l’application. Par exemple, sur Android, l’utilisation de l’in-app purchase renvoie à Google Play (paiement possible via la facture de son opérateur téléphonique, via l’ajout de cartes bancaires, etc.).

Quelques exemples de jeu utilisant cette technologie :

  • Pokémon Go ;
  • Candy Crush ;
  • World Chef.

Paiement de mobile à mobile

D’autres solutions de paiement mobile ont émergé ces dernières années. À l’instar des deux familles précédentes, il est désormais possible de payer n’importe quel utilisateur équipé de cette même solution.

Cette solution permet d’effacer une dette que l’on détient auprès d’un ami, permet de payer chez un commerçant, etc.

Plusieurs technologies peuvent être utilisées pour initier le transfert d’argent. Parmi elles, on retrouve le plus souvent la saisie d’une adresse mail, d’un numéro de téléphone portable ou d’un QR code (code en 2 dimensions).

Comme le porteur et le commerçant doivent être tous deux équipés de la même solution de paiements, cela en limite clairement l’acceptation. Pour réduire les risques d’incompatibilité avec les téléphones, les éditeurs se basent sur des solutions universelles (Bluetooth, QR Code, numéro de téléphone. Aussi, le NFC est rarement utilisé pour cette famille de paiement, tout du moins pour le moment.

Quelques exemples :

  • Paypal (adresse mail ou numéro de téléphone) ;
  • Lydia (paiement entre amis via numéro de téléphone) ou Lydia Pro (paiement chez un commerçant via QR code) ;

Note : PayPal a également développé une solution fondée sur le Bluetooth Low Energy (BLE), baptisé Beacon, et qui a l’avantage de ne pas avoir à sortir le téléphone de sa poche, le protocole émettant à plusieurs mètres. Cette solution semble être morte, puisqu’elle n’a pas emporté l’adhésion auprès du public.

Paiement de proximité avec son mobile

Ce mode de paiement est celui qui vient le plus vite à l’esprit lorsque l’on parle de paiement mobile. Cela consiste à approcher son téléphone du point accepteur (terminal de paiement par exemple) pour procéder au paiement, comme on le ferait avec une carte bancaire.

La technologie utilisée est le NFC, comme pour les cartes bancaires sans contact. En revanche, les données de paiement peuvent être stockées en local (dans un Secure Element) ou dans le cloud (via le HCE par exemple).

Quelques exemples :

  • Orange Cash (SIM centric) ;
  • Kix (SIM centric) ;
  • Android Pay (HCE) ;
  • Apple Pay (Device centric avec un  embedded Secure Element).

Beaucoup de choses sont à dire autour de cette catégorie et un article y sera consacré.

Toutes ces familles permettent de payer avec son mobile, même s’il est vrai que la technologie « paiement de proximité avec mobile », que d’aucuns appellent « paiement mobile », est celle à laquelle nous pensons en premier. Les autres « familles » ont donc intérêt à se concentrer sur des services annexes comme le règlement entre amis si elles veulent continuer à exister.

Reste à savoir combien de temps le paiement mobile mettra pour percer en France. Même si l’innovation à tendance à se faire désirer en France, les derniers baromètres prévoient une forte accélération du paiement sans contact en 2017. À vos smartphones !

Publicité
Cet article, publié dans Equipement, Organisationnel, est tagué , , , , , . Ajoutez ce permalien à vos favoris.

4 commentaires pour Payer avec son mobile

  1. Dédé dit :

    Apple Pay: ce n’est pas du « SIM centric » 😉

    Mais un « embedded Secure Element »:
    http://www.gemalto.com/iot/consumer-electronics/embedded-secure-element

  2. CounterFragger dit :

    Je me trompe peut-être, mais les solutions SIM Centric semblent être mort-nées, à l’exception peut-être d’Orange Cash. Dans un contexte de mobilité régulière des abonnés entre différents opérateurs (les gens peuvent très facilement changer d’opérateur et ne s’en privent pas), c’était prévisible. Le HCE est beaucoup plus souple.

    Client Société Générale, je n’ai jamais vu aucune mise en avant de leur solution de paiement mobile, très confidentielle et de toute façon inintéressante (limitée aux abonnés Orange, liste de terminaux supportés ridicule, appli Android buggée et à l’abandon complet…). Il va aussi falloir abandonner l’idée de faire payer un tel service : bien que technophile, je ne vois aucune valeur ajoutée au paiement mobile par rapport à une CB NFC, ça relève du gadget. Au moins, Orange Cash reste gratuit et propose régulièrement des offres de cashback, augmentant l’intérêt d’un tel service.

    Peut-être l’avenir du paiement mobile français viendra-t-il de la future solution HCE de Paylib ?

    • Emilie Gagnaux dit :

      Le paiement HCE via Paylib sera gratuit et permettra de faire des paiement jusqu’à 300 euros.
      Nul doute que la solution sera plus intéressante que les précédentes solutions SIM Centric de SG, BNPP et CM CIC.
      Il est vrai qu’Orange Cash a de beaux atouts, comme les opérations de cash back. Après, ca reste une solution prepayée.

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s